canne à mouche réalisée par J de Lespinay
Photo de J.De Lespinay.La Canne à Mouche
modèla Anaïs 7' et75 grs sur la balance! de Paul Agostini
modèle Anaïs réalisé parP.Agostini

Pratiques

 

 

 

 

 

 

 

Les grandes étapes de fabrication d'une canne à mouche (3)

La trempe et l'imprégnation

LA TREMPE - SON UTILITE : Chap 3, pages 57 à 58 : ..."Le principe en est simple : les ébauches triangulaires sont amenées à une température telle que ce qu'elles pouvaient encore contenir comme sève ou comme humidité est expulsé. Il se produit alors une très faible réduction de volume et de poids, avec un accroissement de la dureté et un changement de couleur : le bambou devient plus sombre, tirant vers la couleur "pain brûlé". Toutefois il ne faut pas exagérer la durée de la trempe en vue d'obtenir une plus belle couleur : il y a une température à atteindre ... et à ne pas dépasser. Une trempe trop forte, et votre élement sera cuit, le bambou n'aura plus d'élasticité et sera très cassant. Une bonne trempe s'effectue entre 190 et 210°.
La trempe du bambou requiert de la part de l'amateur un matériel qu'il devra construire avec beaucoup de soin. Si l'on excepte le four de "l'ami boulanger" du quartier, l'amateur a trois modèles possibles : le tube, le four fixe, et le four à mandrin rotatif.",
et tous les autres, fruits de son imagination ou de membres du Club Français de Refendu.

LE "TUBE" DE SERGE BODEAU (membre du Club Français du Refendu)

Le tube de serge Bodeau

Description et principe

..."Une résistance rubannée est enroulée autour d'un tube de cuivre. Deux rupteurs thermiques assurent la stabilité de température à l'intérieur du tube.
Les ébauches triangulaires assemblées et ligaturées sont introduites, 10 centimètres par 10 centimètres toutes les deux minutes, dans le tube où elles reposent sur un berceau en grillage, ou un demi-tube de cuivre.
L'avantage de ce système est que, quelle que soit la répartition de température à l'intérieur du tube, le bambou passera par tous ses points, et sera trempé également partout.
L'amélioration possible serait de pouvoir faire tourner les baguettes à l'intérieur du tube ; il est assez simple de leur faire effectuer une rotation d'un sixième de tour à chaque avancée de 10 cms.

 

 

 

 

LE FOUR A MANDRIN ROTATIF

le four à mandrin rotatifLes ébauches triangulaires sont installées, face externe à l'extérieur, dans des rainures en forme de "V" pratiquées sur une tige cylindrique qui sert de mandrin tournant à l'intérieur du four. On prendra soin de ligaturer les ébauches sur le mandrin avec un fil de lin. Ce mandrin repose sur un berceau (tôle ou profilé d'aluminium en "U") au dessus d'une résistance éléctrique de 1000W (ou deux si une seule ne fait pas la totalité de la longueur). La résistance sera recouverte d'un demi-tube de cuivre dont le rôle est de mieux répartir la chaleur. On insistera sur l'étanchéité et l'isolation du four, surtout au voisinage des extémités, car il est capital que les brins soient également trempés sur toute la longueur. Le mandrin tourne grace à un moteur de barbecue, ou tout autre système.Dans le milieu du couvercle, un trou est percé horizontalement. On y enfile un brin de bambou qui sert à la fois de témoin et d'alarme. Il est souhaitable qu'il provienne du même tronc que les éléments à tremper, mais ce n'est pas indispensable, car ce petit brin ne tourne pas dans le four et n'est donc pas soumis à la chaleur de la même manière que les ébauches ligaturées sur le mandrin. En chauffant le premier il nous renseignera sur ce qui se passe dans le four.
Un ou plusieurs thermomètres montant à plus de 200° sont préférables. Il suffit de percer des trous à intervalles réguliers par lesquels on enfile les thermomètres ou les thermocouples. Les trous doivent pouvoir se fermer avec des plaquettes de cuivre installées comme un cache-trou de serrure.
Le mandrin est installé dans le four avant la mise sous tension : les éléments montent donc lentement en température, pour une opération qui peut prendre jusqu'à deux heures. Il est difficile d'être plus précis car cette durée dépend de trop de facteurs : puissance des résistances,qualité de l'isolation du four, etc... Deux résistances de 1000W = 12 minutes, de 500W =2 heures, selon que le branchement s'est fait en parallèle ou en série.


Après différents essais, et quelques déboires, il semble que la bonne température de trempe se situe entre 180 et 200°, températuremaintenue 8 à 10 minutes.

 

 

 

 

En fait, quelques précautions que l'on prenne, on n'obtient jamais une parfaite répartition de la chaleur. Les moyens d'y remédier sont de deux ordres et complémentaires.Le premier est de sur-isoler les parties froides et d'y installer des déflecteurs en cuivre que l'on installe après le mandrin et qui reserrent la chaleur vers lui. On peut encore percer des petits trous dans la plaque de cuivre. A l'inverse, la température en certains points sera abaissée en installant des "soupapes" sur le fermoir du four, utilisables à volonté. Tous ces procédés ne sont pourtant que des pis-aller ; l'isolation reste essentielle.

En sacrifiant quelques longues baguettes de bambou, on peut être utilement renseigné : il suffit de dépasser largement la température de trempe. Le début de carbonisation, inégalement réparti, fournit des indications parfaitement "lisibles ".

Le croquis n'est en fait qu'un schéma de principe, modulable selon les possibilités et les goûts de chacun. Un amateur disposant de beaucoup de place pourrait réaliser un four en briques réfractaires, à chaleur tournante selon le principe des fours alimentaires.

 

 

 

 

 

 

 

LE FOUR DE GARRISON

Schéma de principe du four de Garrison

La température de trempe se situe pour Garrison autour de 176.6° ( 350 ° Farh.), mais les ébauches triangulaires assemblées sont introduites dans le four lorsque la température est stabilisée à 190° ( 375°), car l'ouverture fait descendre cette température. Les ébauches sont retournées au bout d'un certain laps de temps, puis sorties et entrées dans l'autre sens. Les ébauches de scions, plus fines, sont sorties les premières.

D'après les tables de durée de trempe de Garrison, il s'écoule de 6'30 à 8'30 selon la longueur et donc la grosseur des ébauches, entre l'introduction des brins et la sortie du dernier.

On note une décharge gazeuse accompagnée d'une légère fumée bleue lorsque les brins sont montés en température. << Ce procédé semble bien spartiate et sujet à des accidents, car tout se joue dans un faible laps de temps.>>

Le four de Garrison chauffé par une rampe à gaz a pour avantage d'être plus facilement modulable en température que les résistances éléctriques.

 

 

 

FOUR DE PAUL AGOSTINI ET PROCEDE D'AVANCE ET RETOURNEMENT AUTOMATIQUE DES EBAUCHES

four à avance automatique

 

 

fiches de la banque de données n° 4a et 5

Fabriqué par Mr Véga à Rousset, ce four permet une température constante et ajustable avec précision sur une longueur de 80 cm. Il faut cependant avancer et retourner régulièrement les baguettes, soit à la main soit en imaginant divers procédé d'avance automatique tel celui de paul Agostini, fabriqué avec un tas d'objets de récupération (moteur de barbecue, roulements à bille..

 

 

 

L'IMPREGNATION : Produits et procédés

Il y a différents types d'imprégnation, en profondeur ou de surface, avec des qualités inégales, certains prétendant durcir le bambou, d'autres le rendant peu ou pas sensibles à l'humidité et aux moisissures.Il est indéniable que l'imprégnation raidit l'élement, embellit le bambou et rend le vernis à peu près inutile. Deux produits sont utilisés : le Bondex et le Textrol (Rustol) suivants des procédures relativements différentes :

Le Bondex : Les ébauches, trempées au four, sont ligaturées comme pour le collage, puis remises dans le four (non plus sur le mandrin mais sur un grillage) et réchauffées à une température de 150° env. Les ébauches sont alors sorties et introduites chaudes dans un tube contenant le Bondex, qui pénétre ainsi profondément. Le problème, c'est que le Bondex ne sèche jamais complètement et représente un défaut pour l'utilisation qui est faite de la canne à mouche.
Le Textrol : les ébauches sont imprègnées à froid par simple trempage. Le séchage est très long : un an ! ( notice technique). Il peut être accéléré par un passage au four à 70°.
L'imprégnation sur l'élément définitif aura à traverser la partie la plus dure du bambou et risque de poser des problèmes si l'on veut vernir par la suite certaines parties de la canne, mais il reste néanmoins suffisant et très efficace. J'ai procédé ainsi sur ma dernière réalisation et n'ai encore remarqué jusqu'à présent aucune altération due à l'humidité sur le bambou. Il faut protéger les ligatures par plusieurs couches de vernis, mais l'aspect de la canne est réhaussé par ce procédé sans la lourdeur qu'amène le vernissage complet de la canne.
Autres produits : le Xylamon et tous les produits aux formules assez semblables mais à utiliser dès le stade des ébauches et prévoir un long temps de séchage.